10 initiatives qui accompagnent les réfugiés et migrants en France

10 initiatives qui accompagnent les réfugiés et migrants en France

Vous souhaitez agir en faveur des réfugiés ? Vous souhaitez découvrir des restaurants ou autres lieux gérés par des migrants ? 

Découvrez 10 initiatives citoyennes qui accompagnent les réfugiés en France. 

Ces 10 initiatives sont issues du Guide Tao Carnets de campagne, rédigé par Philippe Bertrand, animateur de l'émission sur France Inter.

 

Les initiatives nationales

Singa France : l’accueil des réfugiés.

Cette association née en 2012 s’appuie sur le fait que l’innovation sociale et économique se nourrit de la migration et de la création de liens. Sa principale mission est de mettre en relation des personnes nouvellement arrivées, des demandeurs d’asile, des réfugiés ou des immigrés, avec des personnes locales afin de favoriser l’inclusion de ces nouveaux arrivants. Cela passe par la connaissance de la langue et des codes qui régissent notre société ainsi que l’accès à la culture, à la formation, à l’emploi ou au logement. Singa est également un incubateur de projet entrepreneurial qui conduit les primo-arrivants à créer leur activité. L’ONG développe aussi depuis 2015 le programme « J’accueille » (www.jaccueille.fr), qui permet à des citoyens disposant d’une chambre libre pendant quelques mois de la mettre à disposition de personnes réfugiées sans solution de logement. Trois critères entrent en ligne de compte : vivre en zone urbaine, avoir une chambre disponible et vouloir vivre une expérience interculturelle dans la durée. Les accueillants reçoivent une formation et la visite d’un travailleur social. Un service de médiation intervient également auprès des familles d’accueil. Singa a insufflé une dynamique au point de se développer dans 10 villes de France et dans 7 autres pays. Elle a créé par la même occasion une communauté de 50 000 membres. 

www.singafrance.com / 50 rue de Montreuil, 75 011 Paris

 

Patrons Solidaires : pour l’inclusion des jeunes migrants.

Stéphane Ravacley est boulanger à Besançon. Rien ne le portait à militer pour l’inclusion des jeunes migrants, jusqu’au jour où son apprenti d’origine guinéenne employé depuis un an et demi est sommé de quitter le territoire. Face à cette situation, Stéphane crée le collectif Patrons Solidaires pour alerter les employeurs qui souvent, à défaut de trouver des apprentis locaux, se tournent vers ces jeunes qui ne demandent qu’à être intégrés. Chaque cas fait l’objet de négociations avec les préfectures et pourtant ces jeunes sont attendus par des secteurs en tension comme l’artisanat ou l’agriculture. La bataille au coup par coup permet quelques victoires, à l’image de Mockta qui a obtenu une carte de séjour en tant que salarié d’une ferme maraîchère en Provence.  

www.facebook.com/patronsolidaire.immigration (Doubs)

 

A Paris et en région parisienne :

Le Refugee Food Festival : festival gourmand et solidaire.

En plus d’être un festival, le Refugee Food* est une association et un projet citoyen qui vise à changer le regard porté sur les personnes réfugiées, et à accélérer leur insertion socioprofessionnelle dans la restauration. Il se traduit par des formations, un service traiteur et un restaurant à Ground Control dans le 12e arrondissement, à Paris. C’est en 2016 que l’association fait le choix de créer un festival inédit et soutenu par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Cet événement consiste à croiser les savoir-faire de chefs réfugiés avec ceux de chefs cuisiniers français. Le festival se déroule autour du 20 juin, Journée Mondiale des réfugiés, à Paris et dans plusieurs villes de France. Par ailleurs, la crise sanitaire a poussé l’association à développer un programme d’aide alimentaire de grande envergure, avec le soutien de la ville de Paris.

 www.refugee-food.org / 81 rue du Charolais, 75 012 Paris 

 

La Fabrique NOMADE : insérer les artisans d’art migrants.

Inès Mesmar apprend sur le tard que sa mère issue de l’immigration était brodeuse, métier qu’elle avait occulté à son arrivée en France. Cette histoire personnelle a conditionné la création de La Fabrique NOMADE, association qui œuvre à valoriser et favoriser l’insertion professionnelle des artisans d’art migrants et réfugiés. L’association leur propose une formation certifiante de 9 mois durant laquelle ils vont adapter leur savoir-faire à ce nouveau pays. Elle met également en place des collaborations entre ses artisans et des créateurs français, dans le but de créer une collection présentée dans sa boutique au Viaduc des arts, ou au cours d’événements comme les Journées Européennes des Métiers d’Art. Aujourd’hui, La Fabrique NOMADE est aussi un atelier d’insertion textile qui répond aux besoins de fabrication de marques et entreprises engagées dans la mode durable.

www.lafabriquenomade.com / 1 bis av. Daumesnil, 75 012 Paris.

 

Mam’Ayoka : la cuisine solidaire de la diversité culturelle féminine.

Mam’Ayoka est une coopérative solidaire qui a démarré en 2015 dans le 18e arrondissement de Paris. L’objectif est de donner du travail à des femmes éloignées de l’emploi et sans qualification en leur offrant l’opportunité de confectionner des plats servis en bocaux et livrés à vélo. Les femmes, d’origines multiples, sont pour certaines em-ployées en CDI, ce qui a permis d’ouvrir un restaurant dans le même arrondissement, puis un deuxième à Saint-Denis. D’autres ouvertures sont prévues. L’esprit est à l’image de ces femmes qui s’épanouissent enfin, et cela se concrétise par la bonne cuisine malienne de Diariatou, celle de Guinée-Bissau mise en avant par Aramata ou encore les saveurs orientales de Madjda. La coopérative solidaire organise aussi des stages pour les réfugiés statutaires primo-arrivants.

www.mamayoka.fr  / 20 Esplanade Nathalie Sarraute, 75018 Paris - accès par l’Auberge de Jeu-nesse Paris Yves Robert.

 

DROIT A L’ECOLE : l’école des sans école.

L’association DROIT A L’ECOLE donne des cours aux jeunes migrants isolés qui arrivent en France. Légalement, un mineur isolé étranger ne peut pas être expulsé du territoire tant que le juge n’a pas statué sur sa situation. Cette procédure peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années, période pendant laquelle le jeune n’a ni hébergement, ni soutien, ni aucun accès à l’école. DROIT A L’ECOLE donne donc des cours personnalisés en petits groupes, animés par des professeurs bénévoles, en français, mathématiques, sciences, anglais, histoire-géographie et informatique. L’association organise régulièrement des sorties et des ateliers culturels. Cet accompagnement aide les jeunes à s’inscrire à des tests de niveau et d’évaluation préalables à une scolarité. L’école des sans école est hébergée à Ground Control dans le 12e arrondissement de Paris et ne fonctionne que sur la base de dons. 

www.droitalecole.org  / 81 rue du Charolais, 75012 Paris

 

Les Cuistots Migrateurs  : une réussite humaine éclatante.

Les Cuistots Migrateurs, entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire, voit le jour à Montreuil en 2015 dans le but d’aider les réfugiés à s’intégrer. La recette est simple : chaque personne porte une culture culinaire et possède une richesse intérieure qui ne demande qu’à être révélée. D’abord ancrés dans un service de traiteur social, dont les entreprises sont les premières clientes, Les Cuistots Migrateurs ouvrent un restaurant et créent une école pour l’obtention d’un diplôme de commis de cuisine. Cette belle entreprise a, en plus, l’audace d’employer son équipe en CDI ! Elle compte actuellement 30 personnes et ses chefs exilés proviennent de onze pays. Son recrutement s’effectue directement auprès d’associations d’aide aux migrants. Concernant l’école, les premiers résultats dépassent toutes les espérances puisqu’elle enregistre un taux de réussite de 90 % !

01 48 31 34 36 /www.lescuistotsmigrateurs.com  22 rue Condorcet, 93 100 Montreuil (Seine-Saint-Denis)

 

Dans le Morbihan :

Utopia 56 : l’accueil inconditionnel des exilés.

Utopia 56 est née du constat de l’inexistence de coordination et d’encadrement du bénévolat dans la jungle de Calais. Révolté par le traitement réservé aux exilés, Yann Manzi décide, en novembre 2015, de fonder une association pour encadrer les bénévoles et leur donner l’opportunité de s’engager réellement sur le terrain, sans formation spécifique et sans nécessité de s’engager pour un temps déterminé. L’association prend en main des missions d’aide alimentaire, vestimentaire et d’hébergement d’urgence. Refusant toute aide publique, elle ne fonctionne que grâce aux dons et à ses 200 bénévoles quotidiens, ses 18 000 membres qui interviennent partout en France à travers ses 8 antennes. Depuis 2017, l’association a aussi ouvert un réseau d’hébergement solidaire et citoyen pour les réfugiés et les mineurs isolés.

www.utopia56.org  / Maison des associations, Cité Allende, 12 rue Colbert, CP48 56 000 Lorient 

  

Dans le Pas-de-Calais :

Salam : pour une immigration respectueuse.

Lorsque le centre de la Croix Rouge qui accueillait les migrants à Sangatte est sommé de fermer en 2002, des milliers de personnes se retrouvent à la rue. Face à cette réalité, des bénévoles se rassemblent pour distribuer repas et vêtements et ne tardent pas à créer leur association : Salam. Forte de 200 adhérents, l’association se maintient grâce aux cotisations des adhérents et aux dons. Les subventions, elles, sont de moins en moins importantes. La bataille pour la dignité humaine n’a pas cessé depuis 20 ans et Salam continue à soigner, nourrir et héberger les migrants à Calais et Dunkerque, ses deux principales bases.

Yolaine Bernard : 06 83 16 31 61 (Calais) / Michèle Dutoit 06 74 27 43 39 (Dunkerque) / www.associationsalam.org / 13 rue des Fontinettes, 62 100 Calais 

 

Dans l'Hérault : 

Macadamm : l’art pour les demandeurs d’asile.

L’exemple de solidarité entrepris depuis 2018 par le Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile de Béziers mérite d’être signalé. Ce CADA a eu la bonne idée de proposer à ceux-ci des activités culturelles et artistiques, une possibilité qui leur est rarement offerte. Le programme de Macadamm, Médiation Artistique et Culturelle Auprès des Demandeurs d’Asile et des Migrants du Monde, a pris forme avec des pochoirs, des collages et des peintures réalisés par les enfants et les adultes sur les murs du centre. Cette action propose également des ateliers d’art plastique et des visites de musées.  tamponades@gmail.com

  

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